Bukavu : Liberté de la presse en RDC entre bravoure et censure, un combat pour la vérité

Benjamin WATCHDOG mai 5, 2024 in Médias - 2 Minutes

Au cours de l’année 2023, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) a documenté 84 cas d’atteintes à la liberté de la presse, dont 62% dans l’Est du pays. De janvier à avril 2024, 22 cas supplémentaires ont été recensés dans cette même région. Si aucun journaliste n’est actuellement détenu dans l’Est, trois professionnels des médias du Sud-Kivu sont poursuivis en justice pour avoir exercé leur métier dans un contexte électoral tendu.

Dans un environnement hostile où les armes « parlent » bien plus fort que les médias, les journalistes pratiquent souvent l’autocensure pour éviter des ennuis. Ils diffusent des contenus neutres et inoffensifs, ravissant la voix à ceux qui dénoncent les injustices.

Les journalistes de l’Est de la RDC sont en première ligne des conflits armés et des tensions politiques. Ils subissent des agressions physiques, des menaces, des intimidations et des arrestations arbitraires. En 2024, Jean de Dieu Awa, Cadet Mukata, Kambale Fidèle, Serge Karba et Georgine Kyavasoki ont tous été victimes de violence dans l’exercice de leurs fonctions.

Plus de 80 journalistes ont été contraints de quitter leurs zones de travail à cause de l’insécurité et de la guerre. Ils vivent désormais dans des conditions précaires, hébergés par des familles d’accueil ou cherchant désespérément des moyens de subsistance.

PPI appelle le gouvernement congolais à prendre des mesures concrètes pour protéger les journalistes et garantir la liberté de la presse. Il est urgent de :

Encadrer les journalistes déplacés et leur permettre de continuer à exercer leur métier.
Former les journalistes à la sécurité physique et numérique.
Vulgariser les lois sur la liberté de la presse et la protection des journalistes.
Mener des actions de plaidoyer pour la protection des professionnels des médias.
Mettre fin à l’impunité des auteurs de crimes contre les journalistes.

Exercer le journalisme dans l’Est de la RDC est un acte de bravoure et de patriotisme. Malgré les risques et les sacrifices, ces hommes et femmes continuent à informer la population et à défendre la liberté d’expression. En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, il est crucial de les soutenir et de leur donner les moyens d’accomplir leur mission essentielle.