La jeunesse peut-elle relever les défis socio-économique de la RDC ? Quel espoir d’aujourd’hui ou de demain ? C’est ce questionnement que M. Benjamin Kasindi a développé devant des centaines de participants. C’était au cours d’une conférence-débat organisée par la Fondation Patrick Baka Wa Bana. Une conférence qui coïncide avec l’anniversaire de 63 ans d’accession de la RDC à sa souveraineté nationale et internationale.
L’honneur a été pour Benjamin Kasindi, membre de la Fondation Patrick Namazihana de faire comprendre la thématique en question. Pour lui, la jeunesse est un état d’esprit de se considérer capable ou apte à réaliser certaines obligations. Définissant quelques concepts clés, Kasindi révèle qu’un acteur est celui qui pose un acte en agissant.
« Les défis socio-économiques c’est ce qui est relatif aux problèmes sociaux dans leur relation avec les problèmes économiques », définit le fédéral de l’Ance.
Parmi les grands défis au Sud Kivu, il y a le chômage, la pauvreté, l’éducation, la santé publique, l’emploi, la sécurité, la corruption, …
La République Démocratique du Congo, d’une superficie équivalente à celle de l’Europe occidentale, est le plus grand pays d’Afrique subsaharienne. Elle possède des ressources naturelles exceptionnelles, notamment des gisements de minerais (cobalt, cuivre, etc.), un grand potentiel hydroélectrique, de vastes terres arables, une formidable biodiversité et la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.
Pourtant, la plupart des habitants de RDC n’ont pas profité de ces richesses. Une longue succession de conflits, d’instabilité, de troubles politiques et de régimes autoritaires a conduit à une crise humanitaire aussi sévère que persistante, à laquelle s’ajoutent des déplacements forcés de populations. Et la situation ne s’est guère améliorée depuis la fin des guerres du Congo en 2003.
La RDC est l’une des cinq nations les plus pauvres du monde. En 2022, environ 62 % de la population du pays soit 60 millions de personnes vivait avec moins de 2,15 dollars par jour. Ainsi, près d’une personne sur six en situation d’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC.
De ce qui précède, nous comprenons que l’économie de notre pays repose essentiellement sur l’exportation des minerais. Le prix de ces derniers pouvant varier d’un moment à l’autre, il est donc difficile pour notre pays de stabiliser les indices du cadre macro-économiques et cela a une conséquence sur le social du peuple congolais. C’est pour cette raison que notre modèle économique est dite extraverti comme du temps de la colonisation.
En effet, les ressources minières sont extraites et exportées à l’état brut sur le marché international. Conséquence, la RDC produit ce qu’elle ne consomme pas et consomme ce qu’elle ne produit pas.
La stratégie est donc de parier sur les champions congolais, mais aussi de rendre le pays plus attractif pour des investisseurs étrangers en vue de diversifier notre économie en la rendant ainsi introverti. Tout cela passant évidemment par la stabilité sécuritaire notamment à l’Est de notre pays.
En conclusion, les causes de problèmes socio-économiques sont multiples en RDC ; il y a des causes liées à l’héritage colonial et des causes liées à la mauvaise gestion économique du pays.
La question fondamentale consiste maintenant à savoir si la jeunesse agissante peut contribuer à relever ces défis.
Il se peut que la réponse soit mitigée car la grande responsabilité revient au système socio-économique national et donc à l’Etat congolais. Mais aucune excuse ne sera accordée à la jeunesse agissante car elle peut contribuer tant soit peu à l’amélioration de sa situation socio-économique en se lançant par exemple en entreprenariat et en prenant conscience même sur le type de formation éducationnel à embrasser. Voilà une raison de plus de féliciter les initiatives de la fondation Patrick BAKAWABANA notamment avec l’incubateur de formation qui produira des jeunes qui seront prêts pour le marché d’emplois et qui peuvent en créer d’eux-mêmes.
- Ben Mugisho