Face à une pénurie de carburant sans précédent au Burundi, des Burundais se tournent vers la ville frontalière d’Uvira en République Démocratique du Congo pour s’approvisionner. Cet afflux massif a entraîné une hausse significative du prix du carburant à la pompe, provoquant la colère des habitants d’Uvira et des tensions entre les deux communautés.
À Uvira, le prix d’un litre d’essence est passé de 3300 à 4000 francs congolais, soit une augmentation de plus de 20%. Cette flambée des prix est attribuée à l’arrivée massive de véhicules burundais qui viennent faire le plein d’essence et remplir des bidons pour alimenter le marché noir au Burundi.
Les Burundais, confrontés à une grave pénurie de carburant dans leur pays, n’ont d’autre choix que de se rendre à Uvira pour s’approvisionner. Cependant, ils dénoncent les tracasseries administratives et les pots-de-vin auxquels ils sont confrontés de la part des agents de l’immigration burundais. Ils affirment devoir payer jusqu’à 50 000 francs burundais (environ 27 dollars) par bidon d’essence, ce qui fait grimper le prix d’un bidon de 20 litres à 220 000 francs burundais (environ 110 dollars), soit 11 000 francs burundais par litre.
Face à cette situation, certains Congolais profitent de la pénurie et de la demande croissante pour vendre du carburant au marché noir à la frontière avec le Burundi. Ils achètent le carburant dans des bidons à Uvira et le revendent à des prix exorbitants aux Burundais. Une femme vendeuse de carburant affirme pouvoir écouler jusqu’à 300 litres par jour, générant des profits considérables.
Les autorités démentent tout lien entre la hausse des prix et l’afflux de Burundais
Le service chargé de la gestion du carburant à Uvira rejette toute responsabilité des Burundais dans la hausse des prix. Selon les autorités, cette augmentation est due à des facteurs externes et n’a aucun rapport avec l’afflux de Burundais.
Cette situation de pénurie de carburant, conjuguée à la hausse des prix et aux tensions entre les communautés congolaise et burundaise, crée un climat de tension et d’incertitude à Uvira. Les autorités locales appellent au calme et à la collaboration entre les deux communautés pour trouver des solutions durables à ce problème.
- Ben Mug