Yahya Mirambo, figure emblématique de la défense de l’environnement dans le territoire de Kabambare, se retrouve dans une situation délicate. Pour avoir dénoncé avec vigueur l’exploitation illégale du bois rouge, communément appelé Mukula, il est désormais assigné à comparaître devant le Tribunal de Grande Instance de Kasongo, le 18 octobre prochain.
Ce renversement de situation suscite une vive inquiétude au sein de la société civile. De nombreuses organisations, dont la Société Civile et Agro Rurale du Congo, dénoncent une manœuvre orchestrée par un réseau de trafiquants de bois qui chercherait à faire taire les voix discordantes.
Selon elles, cette poursuite judiciaire serait une tentative délibérée de faire obstacle à l’application de la décision prise par les autorités locales interdisant toute exploitation du Mukula.
Le bois rouge, très prisé sur le marché international, est exploité illégalement dans la région depuis plusieurs années. Les trafiquants utilisent des itinéraires clandestins pour acheminer ce bois précieux vers le Rwanda, en passant par Uvira et Kamaniola. Cette activité a des conséquences désastreuses sur l’environnement et met en péril la survie de nombreuses espèces animales et végétales.
La justice instrumentalisée ?
La SOCEARUCO s’inquiète également de la possible complicité de certaines autorités judiciaires dans cette affaire. Selon l’organisation, des pressions seraient exercées pour influencer le cours de la justice et permettre aux trafiquants de continuer leurs activités en toute impunité.
Face à cette situation, la société civile appelle les autorités compétentes à intervenir rapidement pour faire cesser ce harcèlement judiciaire. Elle demande également à la communauté internationale de se mobiliser en faveur de Yahya Mirambo et de tous les défenseurs de l’environnement qui sont victimes d’intimidations et de violences.
Nous lançons un appel urgent à la communauté internationale, aux organisations de défense des droits de l’homme et aux médias pour qu’ils se mobilisent en faveur de la société civile environnementale et tous ses défenseurs et pour qu’ils condamnent fermement ces actes de répression.
« La protection de l’environnement et la défense des droits de l’homme sont des enjeux cruciaux pour notre pays. Nous ne pouvons tolérer que des citoyens engagés soient ainsi persécutés pour avoir osé défendre leurs convictions », a déclaré Josué Aruna.
- Nature Bio