Sud-Kivu : Grève du transport en commun pour dénoncer les tracasseries policières

Exaspérés par les tracasseries routières incessantes, les associations de transporteurs du Sud-Kivu ont décidé de passer à la vitesse supérieure. À partir de ce mardi 9 avril 2024 et pour une durée de trois jours, aucun bus, taxi-bus ou moto-taxi ne circulera sur l’ensemble de la province. Cette action coup de poing vise à dénoncer les agissements illégaux de certains éléments de la police routière et à exiger l’amélioration des conditions de travail dans le secteur du transport en commun.

Un dialogue infructueux et des pratiques illégales persistantes

Malgré des discussions avec le Commissaire provincial de la police du Sud-Kivu, le Général Roger Isiyo, aucune solution durable n’a été trouvée pour mettre fin aux tracasseries routières. Les points de discorde persistent, notamment :

  • La multiplication des postes de contrôle routière et le nombre pléthorique de policiers à chaque poste, créant des embouteillages inutiles et des ralentissements excessifs.
  • La présence illégale de policiers circulant à moto dans les avenues, suscitant des craintes et des tensions parmi les populations.
  • L’imposition d’amendes forfaitaires abusives sans motif valable, s’apparentant à un racket en bonne et due forme.
  • Le poste illégal au CAP Nguba où chaque véhicule se rendant à la frontière est contraint de payer 1000FC, une taxe non autorisée et injustifiée.
  • Les contrôles routiers abusifs ciblant spécifiquement les motocyclistes à partir de 18h, créant un sentiment d’injustice et de discrimination.

Loin de s’apaiser, la situation s’envenime

Non seulement les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires pour résoudre ces problèmes, mais certains responsables des associations de transporteurs qui ont osé dénoncer ces pratiques illégales ont même fait l’objet d’intimidations, de poursuites judiciaires et même d’arrestations, comme deux membres à Fizi. Face à cette escalade inacceptable, les associations de transporteurs ont décidé de ne plus rester les bras croisés.

Grève générale et appel à la mobilisation

La suspension du transport en commun pour trois jours vise à faire entendre la voix des transporteurs et à contraindre les autorités à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ces tracasseries routières qui nuisent gravement au secteur du transport et à l’ensemble de la population du Sud-Kivu.

Les associations de transporteurs appellent tous leurs membres et les usagers du transport en commun à respecter et à soutenir cette action de grève. Ils rappellent que « seule la lutte libère et le peuple gagne toujours ». Unis face à l’injustice, ils espèrent que cette mobilisation collective permettra d’obtenir gain de cause et d’assainir le secteur du transport routier dans le Sud-Kivu.

  • Angel Nsim (+243896606137)

Benjamin WATCHDOG

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