La Journée mondiale du tourisme est l’occasion de mettre en lumière les défis auxquels fait face le secteur touristique, en particulier dans des régions fragilisées par les conflits. L’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), en proie à des décennies d’instabilité, offre un exemple poignant de ces défis.
Les conflits armés, les milices et les groupes armés non étatiques créent un climat d’insécurité qui dissuade les touristes. Les enlèvements, les attaques et les pillages sont fréquents, rendant les déplacements dangereux, même dans les zones protégées.
Les routes, les hôtels et les autres infrastructures touristiques ont été endommagés ou détruits par les conflits. Cela limite l’accès aux sites touristiques et réduit la qualité de l’expérience touristique. En raison de l’insécurité et des difficultés d’accès, l’Est de la RDC est peu promu sur la scène touristique internationale. Les investisseurs sont réticents à s’engager dans un secteur perçu comme risqué.
La population locale, souvent très pauvre, n’a pas les moyens de développer des activités touristiques et de bénéficier des retombées économiques du secteur. Les conflits ont entraîné une dégradation de l’environnement, notamment dans les parcs nationaux. La chasse illégale, l’exploitation minière artisanale et l’agriculture sur brûlis menacent la biodiversité et réduisent l’attrait touristique de la région.
L’effondrement du secteur touristique a des conséquences désastreuses pour les populations locales. Le tourisme est une source importante de revenus pour les communautés locales. Sa disparitionentraîne une augmentation de la pauvreté et de la précarité. Les populations locales deviennent de plus en plus dépendantes de l’aide humanitaire pour survivre.
Face à l’insécurité et au manque de perspectives, de nombreuses personnes sont contraintes de quitter leurs villages et leurs terres.
Quelles solutions pour relancer le tourisme ?
Le chercheur a priorité absolue est de rétablir la paix et la sécurité dans la région. Cela nécessite des efforts diplomatiques, militaires et politiques soutenus. « Il est essentiel de reconstruire les infrastructures touristiques endommagées et de développer de nouvelles infrastructures pour faciliter l’accès aux sites touristiques ».
Selon Merlan Zaluke, chercheur au centre Angaza, le développement du tourisme doit être durable et respectueux de l’environnement et des cultures locales. Selon ce TSDR, des partenariats entre les pouvoirs publics, le secteur privé et les organisations de la société civile sont nécessaires pour développer le tourisme.
« Il est important de former la population locale aux métiers du tourisme pour lui permettre de bénéficier des retombées économiques du secteur ».
Le développement du tourisme dans l’Est de la RDC est un enjeu majeur pour la paix, la stabilité et le développement de la région. Il nécessite une approche globale et coordonnée, impliquant tous les acteurs concernés. Malgré les défis, le potentiel touristique de la région est immense et offre de nombreuses opportunités pour améliorer les conditions de vie des populations locales.
- Angel Nsim