Le marché de Kadutu, l’un des plus importants de la ville de Bukavu, est le théâtre d’une situation alarmante : les petits commerçants revendeurs de fretins dits ‘’Kabuchungu’’, ces petits poissons d’eau douce très appréciés par la population, se sentent menacés par des pratiques anticoncurrentielles qui mettent en péril leur survie économique.
Un commerce vital pour de nombreuses familles
La vente de fretins représente une source de revenus essentielle pour de nombreuses familles à Bukavu. Ces petits poissons, en provenance de la Tanzanie, de l’Ouganda et du Kenya sont vendus à bas prix et constituent une source de protéines précieuse pour les populations défavorisées et celles nanties.
Des pratiques anticoncurrentielles qui étranglent les petits commerçants
Cependant, les petits commerçants revendeurs de fretins se trouvent confrontés à des pratiques anticoncurrentielles qui les mettent en grande difficulté. Des acteurs plus puissants, tels que des grossistes et détaillants à la fois, achètent les fretins en grande quantité, faisant ainsi monter les prix et limitant l’accès des petits commerçants à ce produit.
Des conséquences dramatiques pour les petits commerçants et leurs familles
Cette situation a des conséquences dramatiques pour les petits commerçants et leurs familles. Leurs revenus diminuent, les obligeant à réduire leurs dépenses et menaçant leur sécurité alimentaire. « La précarité s’installe et l’avenir s’assombrit », ont déclaré les membres réunis au sein de l’Association des Vendeurs des Fretins Kabuchungu, AVFK représentés par leur comité de gestion. Le secrétaire de l’Association des Vendeurs des fretins Kabuchungu lance un appel à l’action pour protéger leurs membres adhérants.
Face à cette situation alarmante, les petits commerçants revendeurs de fretins lancent un appel à l’aide. Ils demandent aux autorités de prendre des mesures pour protéger leur activité et garantir des conditions de concurrence loyales.
Des solutions possibles pour un marché plus juste
Plusieurs solutions pourraient être envisagées pour mettre fin à ces pratiques anticoncurrentielles et garantir un marché plus juste pour les petits commerçants. Il pourrait être envisagé de mettre en place des quotas d’achat pour les grossistes et les détaillants afin de limiter leur impact sur les prix et l’accès des petits commerçants aux fretins, créer des zones de vente réservées aux petits commerçants de Kabuchungu au sein des différents coins et recoins de la ville de Bukavu en particulier et du Sud-Kivu en général et organiser des formations et des sensibilisations pour les petits commerçants afin de les aider à mieux gérer leur activité et à se défendre face aux pratiques anticoncurrentielles.
L’avenir des petits commerçants revendeurs de fretins dits kabuchungu dépend de la volonté des autorités et de la société civile de prendre des mesures concrètes pour protéger leur activité et garantir un marché plus juste et plus équitable.
Il est essentiel de préserver la diversité des acteurs économiques et de soutenir les petits commerces qui jouent un rôle crucial dans l’économie locale et la sécurité alimentaire des populations.
Monsieur Monsieur Olivier Mushi, président de l’Association des Vendeurs des Fretins Kabuchungu, AVFK, déplore que des étrangers sont plus privilégiés dans la commercialisation de cette denrée du moment que des commerçants congolais demeurent lésés. « La corruption et l’intimidation gangrènent le commerce en RDC et plus particulièrement dans notre domaine », a-t-il regretté.
Pour cet opérateur économique, en République Démocratique du Congo, le commerce de proximité est souvent dominé par des étrangers, notamment des ressortissants chinois, libanais et indiens. Si leur présence peut contribuer à la diversification de l’offre commerciale, elle s’accompagne malheureusement de pratiques néfastes qui lèsent gravement les petits commerçants congolais.
M. Olivier Bashi, le président de cette association reconnue par l’Etat pense que la corruption, trafic d’influence et l’intimidation sont des armes destructrices de leurs activités.
Ces étrangers privilégiés profitent de plusieurs avantages illégitimes pour prospérer au détriment des commerçants congolais, particulièrement des vendeurs du kabuchungu. « La corruption est l’une des armes les plus utilisées. Des pots-de-vin versés à des agents de l’Etat permettent à ces commerçants d’échapper aux contrôles fiscaux, sanitaires ou d’urbanisme, leur offrant un avantage concurrentiel déloyal », regrettent quelques membres de l’AVFK rencontrés, d’un air fâché sur le terrain.
Le trafic d’influence est également une pratique courante dans le marché de kadutu et partout ailleurs. Des relations étroites avec des personnalités politiques et militaires influentes, parfois corrompues, leur permettent d’obtenir des autorisations illégales ou d’éviter des sanctions. L’intimidation et les menaces font également partie de leur arsenal. N’hésitant pas à recourir à la violence ou à des pressions psychologiques, certains commerçants, mêmes résidents n’émettent plus sur une même longueur d’ondes avec leurs collègues membres de l’AFVK. Ont-ils la mission de destabiliser leurs pairs?
Ces pratiques illégales et immorales ont des conséquences désastreuses pour les petits commerçants congolais de l’AVFK asbl. Face à une concurrence déloyale et à des pratiques intimidantes, ils se retrouvent souvent acculés à la faillite. La perte de leurs revenus plonge leurs familles dans la précarité, accentuant les inégalités sociales et la pauvreté.
Un appel à l’action pour un commerce juste et équitable
Il est urgent de mettre fin à ces pratiques qui gangrènent le commerce en RDC et menacent la survie des petits commerçants congolais. Les autorités doivent prendre des mesures fermes pour lutter contre la corruption, le trafic d’influence et l’intimidation. Des contrôles plus rigoureux et des sanctions exemplaires doivent être appliqués pour dissuader ces pratiques illégales.
La société civile a également un rôle crucial à jouer en sensibilisant l’opinion publique et en dénonçant les injustices. Elle doit soutenir les petits commerçants congolais en leur offrant des formations et des conseils pour mieux défendre leurs droits.
Un commerce juste et équitable est indispensable pour une économie congolaise prospère et inclusive. « Il est temps de mettre fin aux privilèges illégitimes et de garantir à tous les commerçants, congolais et étrangers, des conditions de concurrence loyales et transparentes », martèle le comité de gestion de cette asbl.
Les petits poissons d’eau douce, les kabuchungu très appréciés dans la ville de Bukavu et ses périphéries, jadis exonérés, doivent désormais composer avec une hausse vertigineuse de leur prix. Cette augmentation soudaine suscite de vives inquiétudes au sein des membres de l’AVFK et leurs clients, qui craignent pour leur survie économique. Une concurrence déloyale menace les commerçants membre de l’AVFK. L’origine de cette flambée des prix réside dans l’apparition d’une concurrence déloyale sur le marché. Des gros poissons (wenye walishaka jipata), étouffent les plus petits, faisant plonger les prix des fretins kabuchungu.
Face à cette situation alarmante, certains membres de l’AVFK se sentent menacés et impuissants. Ils lancent un appel à l’aide et à la solidarité pour défendre leur activité et préserver leur gagne-pain.
Ensemble, construisons un commerce qui profite à tous et qui contribue à la croissance et au développement de la République Démocratique du Congo.
- La rédaction