Les communautés agricoles des territoires de Nyiragongo et de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, sont confrontées à une nouvelle menace : les incursions répétées de bétail en provenance du Rwanda. Ces animaux, en divagation, causent des dégâts considérables aux cultures, mettant en péril la sécurité alimentaire des populations locales.
Ces incidents se multiplient depuis plusieurs semaines, notamment dans les groupements de Jomba, Rugari et Kisigari. Il y a quelques semaines, plus d’une centaine de têtes de bétail avaient déjà été interceptées dans le Parc national des Virunga avant d’être relâchées dans des circonstances qui restent à éclaircir.
Parallèlement à ces incursions, les activités du mouvement rebelle du M23, soutenu par le Rwanda, continuent de déstabiliser la région. La destruction de l’environnement, notamment dans le Parc des Virunga, est souvent pointée du doigt. Certains accusent le M23 d’utiliser ces incursions de bétail comme une tactique pour mettre sous pression les communautés locales et faciliter l’accès aux ressources naturelles.
Ces tensions se sont récemment exacerbées à Nyamilima où deux agriculteurs ont été arrêtés par les écogardes du Parc national des Virunga alors qu’ils cultivaient leurs champs. Ces derniers ont été transférés à la prison centrale de Kangbayi à Béni.
Cette situation met en évidence la fragilité de l’état de droit dans la région et l’incapacité des autorités à assurer la sécurité des populations et à protéger l’environnement. Elle soulève également des questions sur le rôle joué par les acteurs internationaux, notamment l’Union européenne, qui soutient financièrement le Parc national des Virunga, tout en restant relativement silencieuse face aux défis sécuritaires et humanitaires auxquels sont confrontées les communautés locales.
Il est urgent de trouver des solutions durables pour mettre fin à ces incursions de bétail et protéger les moyens de subsistance des populations locales. Cela nécessite une coopération renforcée entre les autorités congolaises et rwandaises, ainsi qu’un engagement plus fort de la communauté internationale.
- La rédaction