Les professionnels des médias du Sud-Kivu se sont réunis les 13 et 14 septembre 2024 à Bukavu pour les États Généraux de la presse. Ces assises ont été l’occasion de faire un état des lieux du secteur et de définir les orientations futures. Les participants ont mis en évidence les progrès réalisés, mais aussi les nombreux défis auxquels est confrontée la presse locale.
Ces dernières années, le paysage médiatique du Sud-Kivu a connu des transformations notables. La professionnalisation s’est accrue grâce à l’apport des partenaires techniques et financiers, avec une meilleure formation des journalistes et un respect accru des normes éthiques. A en croire la Directrice du journal le Souverain Libre, la collaboration entre les différents médias s’est également renforcée, favorisant une couverture plus complète de l’actualité.
Cependant, de nombreux défis persistent. Egide Kitumaini parle du manque de moyens financiers, la pression politique, la concurrence déloyale et la propagation de la désinformation sont autant d’obstacles à surmonter.
Les participants aux États Généraux ont identifié plusieurs faiblesses qui entravent le développement d’un journalisme de qualité au Sud-Kivu :
- L’éthique et la déontologie : Le non-respect du code d’éthique, les conflits d’intérêts et la diffusion de fausses informations sont des problèmes récurrents.
- Les conditions de travail : Les journalistes souffrent souvent de précarité de l’emploi, de bas salaires et de pressions diverses.
- La qualité de l’information : La hâte de publier, la dépendance aux sources et le manque de vérification des faits nuisent à la crédibilité des médias.
- La formation : Les besoins en formation initiale et continue sont importants pour améliorer les compétences des journalistes.
- L’environnement médiatique : La concurrence déloyale, l’influence politique et la prolifération des médias en ligne créent un environnement médiatique complexe.
Les recommandations pour l’avenir
Pour relever ces défis, les participants aux États Généraux ont formulé plusieurs recommandations :
- Renforcer la régulation : Il est essentiel de mieux appliquer les lois et règlements régissant la profession de journaliste.
- Soutenir la formation : La formation continue des journalistes est indispensable pour améliorer la qualité de l’information.
- Lutter contre la désinformation : La mise en place de mécanismes de vérification des faits est cruciale.
- Améliorer les conditions de travail : Les journalistes doivent bénéficier de meilleures conditions de travail pour exercer leur métier dans les meilleures conditions.
- Renforcer la solidarité entre les médias : Une collaboration plus étroite entre les différents médias est nécessaire pour faire face aux défis communs.
Un plan d’action ambitieux
Un plan d’action a été adopté pour mettre en œuvre ces recommandations. Il prévoit notamment la création d’un observatoire des médias, le lancement de campagnes de sensibilisation et la mise en place d’un fonds de soutien aux médias en difficulté ainsi qu’un annuaire provincial ayant pour objectif d’assainir le paysage médiatique au Sud-Kivu.
Les États Généraux de la presse au Sud-Kivu marquent une étape importante dans le développement du secteur. Les résolutions adoptées offrent une feuille de route claire pour les années à venir. Il appartient à chacun de s’engager pour faire du Sud-Kivu une référence en matière de journalisme en République Démocratique du Congo.
- La rédaction