Réunis à Bukavu les 13 et 14 septembre 2024, les professionnels des médias du Sud-Kivu ont mené des échanges fructueux lors des États Généraux de la presse. Ces assises ont permis de faire un état des lieux du secteur, d’identifier les défis et de définir des pistes d’action pour un avenir plus prometteur.
Le secteur des médias au Sud-Kivu présente des atouts indéniables : un cadre légal solide, une jeunesse engagée, un réseau de professionnels actifs et une prise de conscience croissante de l’importance de l’éthique. La présence de structures comme le Cadre Permanent de Concertation des Médias et la Centrale de Monitoring des Médias témoigne d’une volonté de structuration et de professionnalisation.
Malgré ces avancées, le secteur fait face à des défis majeurs. C’est notamment les conditions de travail précaires. « Beaucoup de journalistes travaillent dans des conditions difficiles, avec des salaires faibles et une précarité de l’emploi », a regretté le Directeur Provincial de la RTNC.
Patrick Kyungu Silimu a aprlé du manque de moyens. « Les médias ont souvent des difficultés à se financer et à investir dans leur développement », a-t-il ajouté.
Par rapport à la pression politique et économique, les journalistes sont confrontés à des pressions de la part des autorités politiques et économiques, qui peuvent compromettre leur indépendance.
Napoléon Kisala a regretté qu’il y ait la désinformation et la propagation des fausses informations. Selon le chef de division de la communication et médias, la prolifération des fausses informations sur les réseaux sociaux constitue une menace pour la crédibilité des médias traditionnels.
Les participants à cette assemblée générale placée sous le label des états généraux de la presse au Sud-Kivu ont formulé des recommandations. Pour relever ces défis, il faut renforcer l’application du cadre légal. « Il est essentiel de veiller au respect des lois et règlements régissant la profession de journaliste », a déclaré Jeannot Kelenga, le président de la commission de discipline de l’Union.
Pour sa part, Egide Kitumaini a proposé d’améliorer les conditions de travail des journalistes. Le secrétaire provincial de l’UNPC Sud-Kivu pense qu’il faut garantir des salaires décents, des contrats de travail stables et une protection sociale adaptée.
Sous la modération de Jean-Chrisostome Kijana, d’autres recommandations vont dans le sens de :
- Soutenir la formation continue : La formation des journalistes est indispensable pour améliorer la qualité de l’information et développer les compétences numériques.
- Lutter contre la désinformation : Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de vérification des faits et de sensibiliser le public aux dangers de la désinformation.
- Renforcer la solidarité entre les médias : Les médias doivent renforcer leur collaboration pour faire face aux défis communs et défendre leurs intérêts.
- Diversifier les sources de financement : Les médias doivent explorer de nouvelles sources de financement pour réduire leur dépendance vis-à-vis des autorités politiques et économiques.
Un plan d’action pour l’avenir
Pour mettre en œuvre ces recommandations, un plan d’action a été élaboré. Il prévoit notamment la création d’un observatoire des médias, le lancement de campagnes de sensibilisation et la mise en place d’un fonds de soutien aux médias en difficulté.
Les États Généraux de la presse au Sud-Kivu ont été un moment fort de mobilisation pour les professionnels des médias. Les résolutions adoptées constituent une feuille de route pour les années à venir. Il appartient à chacun de s’engager pour faire du Sud-Kivu une référence en matière de journalisme en République Démocratique du Congo. Cette activité a été appuyée par la Coopération Suisse. Elle est partenaire technique et financier de l’UNPC Sud-Kivu.
- La rédaction