L’Association des Femmes des Médias (AFEM) a lancé un cri d’alarme lors d’une conférence de presse organisée à l’Auditorium de la femme, à Ibanda. Les journalistes congolais, notamment ceux exerçant dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, sont confrontés à une situation de plus en plus dangereuse. Menaces, agressions, assassinats… les professionnels des médias sont pris pour cible, transformant les régions de l’Est en zones de non-droit.
Julienne Baseke, coordinatrice de l’AFEM, a présenté des chiffres alarmants : au cours des derniers mois, ce sont des dizaines de cas d’atteintes à la liberté de la presse qui ont été recensés. Des journalistes ont été menacés de mort, agressés physiquement, dépouillés de leurs biens, voire contraints à l’exil. Les femmes journalistes ne sont pas épargnées, subissant également des violences sexuelles et psychologiques.
Les causes de cette situation sont multiples : l’instabilité politique, la prolifération des groupes armés, l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces actes, et une culture de la violence profondément ancrée. Ces attaques visent à museler les journalistes et à empêcher la diffusion d’informations qui pourraient nuire aux intérêts des puissants.
Les conséquences de cette situation sont désastreuses pour la société congolaise. La peur s’installe, l’autocensure se généralise, et l’accès à une information libre et indépendante est de plus en plus restreint. Cela a un impact direct sur la démocratie, la bonne gouvernance et le développement du pays.
Face à cette situation alarmante, l’AFEM appelle les autorités congolaises à prendre leurs responsabilités et à mettre en œuvre des mesures concrètes pour garantir la sécurité des journalistes :
- Mettre fin à l’impunité. Les auteurs d’actes de violence contre les journalistes doivent être identifiés, arrêtés et jugés.
- Renforcer la protection des journalistes. Mettre en place des mécanismes de protection pour les journalistes menacés.
- Promouvoir un dialogue constructif entre les autorités et les médias. Créer un cadre de dialogue pour améliorer les relations entre les pouvoirs publics et les professionnels des médias.
L’AFEM appelle également la communauté internationale à soutenir les journalistes congolais et à exercer des pressions sur les autorités pour qu’elles respectent les droits de l’homme et la liberté de la presse.
Selon le ministre provincial de la communication et médias, la liberté de la presse est un pilier de toute démocratie. « Cela nécessite que les journalistes travaillent en comme des vrais professionnels qui respectent leur code d’éthique et déontologie ainsi que les loi en la matière », a conseillé Mr Didier Kabi. « En RDC, ce pilier est fragilisé. Il est urgent de prendre des mesures fortes pour protéger les journalistes et garantir leur sécurité. L’avenir de la démocratie congolaise en dépend », a souhaité Caddy Adzuba, la Présidente du Conseil d’Administration de l’AFEM.
- Eco-Kilo