Maitre Déodatte Bisomerine, avocate au barreau du Sud-Kivu veut voir les fruits du protocole de Maputo. Elle l’a bien insinuée à l’occasion du 20ème anniversaire de cet instrument juridique. Cette avocate de profession et activiste des droits humains veut voir le gouvernement congolais s’impliquer à fond pour le bien de toutes les femmes congolaises. Ce vœu a été exprimé à l’issue d’une activité organisée le 11 juillet 2023 au Fleuve Congo hôtel à Kinshasa.
Le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes dit « Protocole de Maputo » a été adopté le 11 juillet 2003 par la Conférence de l’Union africaine.
C’est un instrument régional pour la protection des droits fondamentaux des femmes et se considère lui-même comme étant le premier instrument législatif visant à protéger la femme africaine de toutes les formes de discriminations.
Il offre à la femme l’accès à un avortement médicalisé et réduit le taux de mortalité maternelle.
Charte
Ce mardi 11 juillet 2023, le présent protocole totalise 20 ans depuis sa signature par les membres de l’Union africaine. Le thème du 20ème anniversaire est ‘’ Protocole de Maputo : « deux décennies après son adoption : impact et perspectives en RDC ».
La République Démocratique du Congo a adhéré au protocole de Maputo en 2006 et c’est en 2018, soit 3 ans plus tard, que le document a été publié au journal officiel et deviendra ainsi le premier document ratifié par le pays qui reconnait l’avortement médicalisé dans certaines conditions, comme un droit humain des femmes que celles-ci peuvent user sans restriction, ni crainte ou quelconque poursuite judicaire.
Ses 31 articles formulent une série de dispositions pour la protection des droits spécifiques des femmes et des filles en Afrique, en tenant compte de l’environnement socioculturel.
53 États l’ont signé et le traité est entré en vigueur le 26 octobre 2005 quand le nombre minimum de ratifications est arrivé à 15 sur les 53 États membres de l’Union Africaine (UA).
En marge de la célébration de cette journée marquant la deuxième décennie du protocole de Maputo, maitre Déodatte Bisomerine, avocate inscrite au barreau de Bukavu et responsable de l’organisation « Regard Femme », une structure œuvrant pour la promotion des droits des femmes et jeunes filles se réjouit de voir que la RDC fournit des efforts dans la lutte contre les inégalités dont sont victimes les femmes.
- Ben Mugisho