Les études menées par le Programme National de Lutte Contre la Toxicomanie en RDC(PNLCT) avec l’appui de ses partenaires et rapportées par l’organisation pour la promotion agro-pastorale et le développement au Congo, OPADC indiquent que 3% d’enfants congolais de 10 à 19 ans sont poly-toxicomanes. « 11% de cette tranche d’âge ont un comportement violent », indique une enquête mixte réalisée par le ministère de la Santé et l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS.
La séroprévalence VIH chez les toxicomanes était de 5,2% avec une moyenne de 3,5% dans la Ville de Kinshasa. 26,3 % des jeunes affirmaient perdre le contrôle devant leur partenaire après la prise de drogue. 55,1 % reconnaissaient que l’alcool et la drogue les poussaient au désir sexuel. 52,2 % affirment n’avoir jamais utilisé des moyens de protection lors de leurs derniers rapports sexuels occasionnels. 47,1 % ont eu des rapports à risque et 50,1% avaient besoin d’abandonner la toxicomanie.
Ces études montrent également que 48,3% des jeunes avaient besoin d’une prise en charge médicale ; 11,8% d’une prise en charge psychosociale et 90% d’une réinsertion socio-économique.
La province du Sud-Kivu est une province martyre, longtemps meurtrie par les guerres à répétition, les ravages et exactions des groupes armés actifs, dont les conséquences les plus remarquables ont été le déchirement des familles, les déséquilibres de l’ordre social, l’intensification du phénomène enfant de la rue, l’effacement ou l’amoindrissement de l’autorité publique, l’exode rural, le déclin des industries et autres unités de production manufacturière.
Les enfants dits « enfants de la rue », les personnels des structures sécuritaires, les chômeurs, les personnels des bars, bistrots, les porte-faix, les dockers et les jeunes peu informés des dangers des drogues sont les plus exposés à la tentation de consommation des drogues comme certaines enquêtes préliminaires l’ont si bien démontré.
Par le souci de vouloir échapper au contrôle des différents évènements désagréables, à s’évader des frustrations quotidiennes, la tentation de vouloir vivre de nouvelles expériences, ont poussé plus d’un dans les filets des drogues et des addictions diverses.
Les cas de décès par overdose ne cessent de se multiplier aussi bien dans la ville de Bukavu qu’à l’intérieur de la province du Sud-Kivu. Des cas de justice populaire sont souvent appliqués contre les usagers des drogues trouvés en flagrance délit, poussés par le besoin de trouver de l’argent pour se procurer la dose quotidienne.
Nombreux jeunes jadis élèves, étudiants, employés ou fonctionnaires ont tout abandonné après leur contact avec les drogues et se trouvent présentement dans une situation précarité sans précédent.
Ce tableau peint pousse l’OPADEC à inciter les gens au débat social à travers la projection de son tout premier film inédit. C’est en marge de la célébration de la journée internationale contre l’abus et le trafic des drogues sous le thème « les gens d’abord : mettre fin à la stigmatisation et a discrimination, renforcer la prévention ».
OPADEC à travers l’initiative « CONGO NATION SANS DROGUES » et en collaboration avec la Fédération Mondiale de Lutte Contre la Drogue WFAD et SOS-SIDA entendent contribuer à la promotion des droits des usagers des drogues dans la ville de Bukavu à travers une vidéo contenant des témoignages et des informations fiables sur leurs conditions de vie tout en plaidant pour leur prise en charge holistique, car ces derniers constituent une catégorie de personnes marginalisées, oubliées et abandonnées à leur triste sort.
- Ben M